Dès le printemps 1919,
Citroën fait diffuser par la presse le communiqué suivant : « Citroën lance la première voiture française de grande série ». La naissance de la 10 Hp type A est donc annoncée et cela, à un prix défiant toute concurrence : 7500 Frs (le quart du prix d'une voiture de 1914).
La production débute avec 30 voitures, puis la cadence augmente, si bien que 22700 voitures sont construites jusqu'en décembre 1920. Le véhicule de grande série est une torpédo 4 Places, 3 portes, avec 2,83 m d'empattement et une cylindrée de 1327 cm3 pour 8 CV fiscaux. Du point de vue technique deux innovations : le démarreur électrique qui évite désormais la corvée de la manivelle (surtout pour les dames) et l'éclairage électrique.
On remarque aussi la présence d'une roue de secours complète : plus de pneu à démonter ou à regonfler! La suspension était également l'objet d'une attention toute particulière. Le châssis en tôle pliée était suspendu par deux demi-ressorts à l'avant et quatre demi-ressorts à l'arrière, superposés deux par deux et à flexibilités différentes. Cela assurait un effet d'amortissement évitant l'usage d'amortisseurs séparés ; on pouvait lire à l'époque : "La suspension de la voiture est d'ailleurs tout à fait remarquable". Les places arrières sont aussi bien suspendues, sinon mieux que les places avant, même sur de très mauvaises routes. C'est là un résultat qu'il convient de signaler. Les places arrières des petites voitures étant, en général très sacrifiées et tout à fait inconfortables. Le moteur à soupapes latérales avec sa culasse amovible était équipé d'un vilebrequin à deux paliers. Le régime de 2100 Tours minutes pour ces 18 CV réels donnait une consommation d'environ 7.5 litres aux 100 km et 0.250 g d'huile.. Le carter, moteur et boite de vitesses étaient en aluminium, tandis que l'allumage se faisaient par magnéto. La type A utilisait deux freins L'un à pied, à droite de l'accélérateur et agissant sur le différentiel, l'autre à main, sur les tambours des roues arrières.
Il faut se rappeler que souvent chez les constructeurs à cette époque on achetait un châssis et ensuite le carrossier du village fabriquait la caisse selon le besoin du propriétaire. A partir du modèle de grande série, la torpédo 4 places, 3 portes, différentes carrosseries furent réalisée. Ce sont : la conduite intérieure 3 portes, le coupé 3 places, la torpédo trois place, le fourgon et plateau.
Parmi eux, le plus goûté parce que le plus esthétique est le modèle à conduite intérieure, Dénommé < coupé docteur Elle se différencie du type B2 par l'entourage de pare-brise et surtout le capot qui ne comporte que trois fentes. D'autres part, il est possible de penser qu'avec la même carrosserie de type A, quelques modèles aient été construits sur un châssis raccourci (2,55 m) mais cela n'est pas certain. Les modèles utilitaires 10 Hp n'existèrent outre la voiture de livraison, qu'en camionnette bâchée et seulement à partir de 1920.Cette même année voit quelques perfectionnements apportés à titre d'essai sur la type A : ordre d'allumage 1-3-4-2, culasse démontable, ventilateur activant le refroidissement du radiateur. Son allure élégante avec sa fine calandre et ces ailes légèrement relevée plut tout de suite au public.
Ce n'est qu'en juin 1921 que la type A devient d'abord la < 2B > puis la < B2 >. C’est cette dernière dénomination qui la désigne couramment, mais le établi suivant les documents Citroën fait une distinction. L'évolution du moteur avec ces 1452 cm3 propulse la type B à 75 km/h. Ainsi, pour la , il indique, en 1921 que les châssis portaient les numéros 22700 à 31000 contre seulement 60 000 à 61 000 pour la .Bref ,la désignation disparaissait totalement en 1924. Ce nouveau châssis était doté d'une carrosserie fort peu différente de la type à laquelle vint s'ajouter parallèlement la < Torpédo luxe >, le modèle de base de la gamme. Quant à l'ancienne torpédo normale, elle fut alors dénommée < Torpédo standard > à partir de 1922. D'autre part, la B2 offre trois autres modèles principaux de carrosserie : La torpédo trois places, La conduite intérieure trois places, le fameux coupé docteur, la conduite intérieure 4 places, 3 portes. La torpédo 3 places a son arrière en poupe de bateau avec deux dispositions pour les sièges, soit en trèfle, soit avec un siège arrière coulissant et strapontin, tous deux placés à droite du conducteur. Dans cette dernière position il y a deux coffres : Un dans la pointe arrière, l'autre dans le dos du conducteur. Cette disposition était la même sur le coupé docteur, dénommé conduite intérieure 4 places, trois portes. La caddy-Sport apparue en 1922 est une version allégée et plus puissante (22 Ch réels au lieu de 20 Ch, vitesse maxi : 90 km/h ) de la B2. Elle se distingue par sa carrosserie genre avec une troisième place centrale arrière et pointe bateau. Son pare-brise incliné et affecte la forme coupe-vent. Enfin, les ailes arrière sont relevées vers l'extérieur. Ce véhicule participe à de nombreuses épreuves sportives avec succès. La torpédo standard laisse en 1923 la place à la torpédo B2 normale dont une des caractéristiques et le tableau de bord en bois, tandis que, sur la torpédo luxe une planche de bord en aluminium moucheté est utilisée. Naturellement la fabrication du coupé de ville est poursuivie tendit qu'apparaît le , utilisé dès la fin 1923 comme taxi, de la propre compagnie Citroën. Sa caisse est cannée et comporte six places ( 2 avant, 2 arrière plus deux strapontins repliables ).C'est à partir de 1924 que la se voit équipée de pneus Michelin confort et, petit à petit les autres modèles suivent l'exemple rapidement, y compris les utilitaires. Ceux-ci d'ailleurs apparurent dès 1921 sur la camionnette normande, la boulangère, ambulance, voiture de livraison, etc.